Apparaissant dès le XIIIe siècle, les universités sont des organisations à la durée de vie particulièrement longue. Leur évolution est permanente et se fait sous différentes tensions, notamment sociales et politiques, culturelles et cultuelles, ou encore démographiques et géographique, qui touchent à la profession même des universitaires. Depuis le tournant du XXIe siècle, un mouvement de profonde transformation de l’Enseignement supérieur et rechercher (ESR) est engagé : loi LRU et RCE, PIA et IDEx, PRES et COMUE, EPE..
Ces transformations conduisent à des évolutions structurelles locales qui favorisent les divergences entre les établissements de l’ESR. Ce document propose donc une sélection d’indicateurs primaires suffisamment peu nombreux et complexes pour être rapidement utilisables, puis une construction d’indicateurs clés permettant de leur donner du sens.
Chiffres principaux
Les données présentées dans ce document ne concernent que les personnels et étudiants du Ministère de l’enseignement supérieure, de la recherche.
Les étudiantes et étudiants
1,8 millions d’étudiants sont recensés, pour près de 3 millions d’étudiants en tout.
- Pour la première fois depuis 15 ans, les effectifs étudiants sont en baisse, en raison notamment de la démographie, et peut-être également en raison d’une régulation post-COVID.
- Entre 2013 et 2021, le nombre de ces étudiants à cru de 14%, en particulier en premier cycle (+15%) et sauf en doctorat (-8%).
- Dans le même temps, les effectifs enseignants n’ont cru que de 4%, conduisant à une chute du taux d’encadrement pédagogique de -13%.
- Le nombre d’inscription en diplôme d’établissement (DE ou DU) a cru de +16%.
Les personnels
Les données recensent aussi près de 99 600 personnels d’enseignement et de recherche (E-EC) et près de 96 000 personnels BIATS. Entre 2015 et 2021 :
- le taux de titularité de ces personnels a baissé de -4%, particulièrement en raison des politiques RH des universités.
- Le nombre d’enseignants titulaires continue sa baisse (-3%) et celui des personnels BIATSS titulaires la commence (-1%).
- Cette dynamique s’explique surtout par un plus grand recours aux contractuels, particulièrement pour l’enseignement (+22% de doctorants et ATER, +26% d’E-EC contractuels, hors vacataires, entre 2013 et 2021).
- Cette contractualisation est encore plus marquée dans les universités (+27% et +39%).
- Parmi les personnels BIATSS, les effectifs de catégorie A et B augmentent (+26% et +13%), alors que ceux de C diminuent (-19%).
Les finances
Une partie de la dynamique des recrutements s’explique par les transformations du système de financement, dont les données montrent la ventilation de presque 18 Md€. Entre 2013 et 2021 :
- Les subventions pour charge de service public (SCSP) ont augmenté de +15% (+11% pour les universités), ce qui reste inférieur à l’augmentation du nombre d’étudiants et ne prend pas compte l’inflation.
- En revanche, les recettes propres sont en pleine augmentation, atteignant 2,4Md€, mais elles ne permettent légalement pas de rémunérer des fonctionnaires.
- Issues des droits d’inscription, de la formation continue, de l’apprentissage et de la VAE, les recettes propres formation ont augmenté de +79% (+72% pour les universités).
- Issues des des appels à projets, contrats et prestations, les recettes propres recherche ont plus que triplé avec +241% (+249% pour les universités).
- Dans le même temps, la masse salariale, qui représente le trois quart des dépenses, n’a cru que de 9% (8% dans les universités).
Les universités
Au sein des universités, les situations et dynamiques peuvent être très différentes.
- Les budgets par étudiant vont de 2,5k€ à 16k€, et des taux de SCSP de moins de 20% à plus de 95%.
- Les recettes propres formation vont de 170€ à 2350€ par étudiant en moyenne, et celles recherche de 410€ à 81k€ par enseignant-chercheur en moyenne.
- On retrouve la même diversité pour les taux de titularité (de 49% à 77%), les taux d’encadrement pédagogique (de 2,1 à 6,6 enseignants pour 100 étudiants), ou encore les taux d’encadrement administratif (de 38% à 62% des personnels sont BIATSS).
Si l’on prend en compte les autres type d’établissements du MESRI, alors ces disparités sont encore plus importantes, exigeants des représentations exhaustives.